Le col des Dards, dans le secteur de la Flégère (Chamonix) réunit tous les atouts : la benne vous transporte à 1900m d’abord, puis le télésiège & téléski des Crochues vous déposent à pas moins de 2450m d’altitude. De plus, les pentes y sont plutôt stables ; l’énorme avalanche descendant de l’Aiguille du Belvédère jusqu’au Lac Blanc ne se produisant qu’en situation extraordinaire, tous les 15 ou 20 ans (c’est celle-là même qui a « soufflé » l’ancien refuge / attention toutefois aux multiples contre pentes raides pouvant « plaquer » par conditions ventées !).
Certes, du haut du téléski, il faut d’abord descendre un peu pour contourner la crête des Crochues, mais les grandes pentes au-dessus du Lac Blanc sont en ce moment gavées de neige, les combes surtout, emplies par ces jolis cristaux que l’on aime tant, empilés par le vent féroce de ces dernières semaines.
Col des Dards ou col du Belvédère ?
Vue depuis le Lac Blanc, la pente du col du Belvédère, droit en face, crève les yeux, mais elle est exposée plein Sud, pas si raide finalement et enserrée entre des parois rocheuses qui la transforment en vrai four : la bonne poudreuse tombée dans la nuit aura tôt fait de se transformer en une pâte gluante peu agréable.
C’est pourquoi je vous conseille d’obliquer à gauche en direction du col des Dards, dans des pentes Est, voire Nord-Est, actuellement juste effleurées par un soleil plutôt oblique, donc moins cruel.
Différentes sorties sont possibles, au col des Dards tout d’abord, une sorte de coup d’épée au plus bas de la crête rocheuse, à l’épaule du Belvédère, un peu plus haut à droite, ou à l’Aiguille Crochue à gauche, raide et parfois plaquée (traitillés rouge : on termine le plus souvent à pied).
Vous aurez le choix pour la descente entre de multiples combes plongeant sur le Lac Blanc, mais sachez que plus vous les choisirez au Sud (les tracés en traitillés vert), plus vous perdrez de l’altitude en traversée pour les rejoindre. La descente dans les pentes régulières à l’aplomb du col des Dards n’est souvent pas le plus mauvais choix, la déclivité étant régulière et les pentes bien larges.
Et, lorsque vous aurez goûté au fruit défendu de la bonne « peuf », vous ferez comme beaucoup : vous « repeauterez » pour un 2e tour…
Le bon plan : se lever tôt – je sais, ce n’est pas facile – pour arriver à la benne avant 8h30 et la cohue. Le débit de la benne est en effet si scandaleusement faible que vous pourrez profiter quasiment seuls des pistes (ou des pentes vierges en bordure) pendant une ou deux heures, avant de vous finir les cuisses sur cette belle rando ensoleillée.